En France, il existe des milliers de kilomètres de voies ferroviaires qui ne sont plus exploitées, abandonnées. Alors qu’il faut réduire nos émissions de CO2, la réexploitation de ces rails pourrait faire partie de la solution pour décarboner nos transports. C’est l’ancien ministre de l’économie, Arnaud Montebourg, qui a présenté une idée audacieuse : faire rouler des voitures électriques sur les parties de rails abandonnées. Cette nouvelle technologie est destinée à redynamiser les réseaux ferroviaires délaissés et à offrir une alternative économique et respectueuse de l’environnement aux modes de transport actuels. La Ferromobile est une solution innovante et écologique pour repenser l’avenir du transport ferroviaire.
La Ferromobile : un concept innovant
La Ferromobile est une voiture autonome sur rail. Mais elle n’est pas qu’une simple voiture. Elle est une solution qui permet d’optimiser l’utilisation du réseau ferroviaire existant tout en répondant aux besoins de mobilité des populations à proximité de ces lignes. En comparaison, la Ferromobile est un peu le Uber du fer, une solution de transport partagé sur rail, disponible 24h/24, 7j/7.
En outre, cette solution pourrait contribuer à lutter contre la désertification des campagnes et les déserts médicaux. En reconnectant entre eux les territoires ruraux, on pourrait redynamiser nos campagnes, créer des emplois, attirer de nouveaux habitants dans ces territoires.
Une technologie inspirée de la Micheline 1937
L’inspiration derrière la conception de la voiture sur rails est loin d’être nouvelle. C’est une technologie qui trouve ses racines en 1937 avec la micheline. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec cette référence historique, la micheline était une voiture ferroviaire légère, rapide et confortable. Ce véhicule était utilisé pour le transport de passagers sur de petites distances. En s’inspirant de ce concept, Peugeot a su mettre au point un véhicule électrique de transport ferroviaire partageable et en métro automatique.
Un espoir pour les petites lignes ferroviaires
Depuis un demi-siècle, la France a vu la fermeture de 5600 km de petites lignes ferroviaires, affectant plus de 10 millions de personnes vivant à proximité de ces voies. Pourtant, au 19ème siècle, le réseau ferroviaire français était considéré comme un des plus performant au monde, formant une véritable toile d’araignée qui maillait tout le territoire.
Cependant, le retour des Trains Express Régionaux (TER) sur ces lignes semble peu probable. En moyenne, ces trains sont subventionnés à 75%, représentant un coût élevé pour les contribuables. De plus, ils sont généralement à 75% vides, ce qui pose la question de leur efficacité en termes de coût et d’efficacité.
La Ferromobile, avec ses coûts d’exploitation inférieurs et sa disponibilité permanente, pourrait être la solution. Elle est dix fois moins chère en coût d’infrastructure et trois fois moins chère en exploitation qu’un train classique.
Un transport flexible et accessible
L’un des principaux avantages de la Ferromobile est sa flexibilité. Contrairement aux trains qui ont des horaires fixes, cette voiture sur rail serait disponible à tout moment. Cela signifie que les passagers n’ont plus à s’inquiéter des horaires de train ou d’autobus. De plus, il n’est pas nécessaire de refaire les infrastructures existantes pour accueillir la Ferromobile, ce qui en fait une option économiquement viable.
Repenser les mobilités en exploitant l’existant
La Ferromobile peut marquer un tournant dans le domaine du transport ferroviaire. Ce véhicule électrique sur rail combine l’efficacité du transport ferroviaire avec la flexibilité d’un service de covoiturage, offrant une solution de transport durable et économique. Alors que de nombreuses lignes ferroviaires ont été abandonnées, la voiture sur rails pourrait permettre de les remettre en service et de desservir les millions de personnes qui vivent à proximité.
La Ferromobile est plus qu’une voiture autonome sur rail. C’est un symbole de l’innovation et de la décarbonation de nos transports. Nos milliers de kilomètres de voies abandonnées ne sont pas un fardeau : elles sont au contraire un atout, que nous devons exploiter.
