Ville résiliente : c’est quoi et en quoi consiste ce concept ?

Résumé :

Le concept de ville résiliente renvoie en fait à la capacité qu’a une ville à s’adapter pour mieux résister aux aléas. En premier lieu, il s’agit des effets du changement climatique. Le concept de résilience urbaine inspire de nombreuses stratégies, des méthodes et des plans de développement de territoires et de villes. En France, le concept de ville résiliente fait enfin son entrée dans la loi.
VIlle résiliente, c'est quoi ?

Sujet : Villes

Innovation en ville

Temps de lecture : 6mn

Sommaire

C’est plus de la moitié de la population qui vit en ville de nos jours, et d’ici 2050, c’est un chiffre qui va atteindre 70 %. Le concept d’urbanisation à marche forcée est couplé au réchauffement climatique. Ce qui induit de nouveaux risques pour les citadins. En tête de liste de ses risques, nous retrouvons les catastrophes naturelles, et selon les statistiques, les catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquentes.

Depuis l’an 1992, le nombre de personnes qui ont été touchées par une catastrophe naturelle s’élève à 4,4 milliards. C’est plus de 64 % de la population mondiale, et les dommages économiques ont dépassé la barre des 2 000 milliards de dollars. Pour vous donner une idée de ce que ça vaut, ça correspond à 25 années d’Aide Publique au Développement. Par ailleurs, nous avons des villes qui sont touchées par des sinistres de grande ampleur.

Parmi ces villes, on retrouve La Nouvelle-Orléans qui peut en avoir pour une décennie avant de retrouver son état initial. Sans oublier le poids des fortes inégalités socio-environnementales. C’est un poids qui freine de beaucoup la rapidité de rétablissement des villes. Et dans ce concept de ville résiliente, l’innovation écologique a toute sa place.

La ville résiliente et le réchauffement climatique

Les scientifiques définissent par le concept de résilience, la capacité à retourner à un état d’équilibre qui précède une perturbation. Le terme résilience vient en fait de la psychologie et a été transposé en premier lieu au champ de l’écologie par le canadien Crawford Stanley Holling. Il l’a fait dans un article paru en l’an 1973.

La résilience climatique a été abordée dans un contexte urbain et décrit bien la capacité d’une ville et de ses habitants à affronter les crises et les conséquences qu’elles ont engendrées. On va même plus loin en parlant d’anticipation, cela se voit par l’adaptation des infrastructures et de leur organisation. Il ne faut pas omettre la réaction aux événements climatiques d’une extrême puissance tels que les submersions, les vagues de chaleur, les précipitations exceptionnelles, la sécheresse et plus encore.

Il faut savoir que les événements extrêmes liés au réchauffement climatique se multiplient et s’intensifient, il suffit de voir le rapport du GIEC pour s’en rendre compte. Il est nécessaire que le concept de ville résiliente, ou de résilience urbaine fasse l’objet d’approfondissements. C’est un concept qui doit s’imposer comme un axe qui structure la réflexion sur le futur des mondes urbains.

La résilience et les politiques urbaines

La notion de résilience a su s’intégrer dans les diverses stratégies de développement des villes. Elle l’a fait en parallèle avec les travaux d’ancrage conceptuel. Rappelons-nous qu’en 2013, la fondation Rockefeller a ouvert la voie avec une initiative nommée 100 Resilient Cities. Cette initiative vise à développer un réseau de 100 villes destinées à être résilientes. Ces villes doivent être dotées de ressources logistiques, financières et opérationnelles. 100 villes ont été sélectionnées parmi les 1 000 qui ont postulé, c’est un nombre qui représente un cinquième de la population mondiale.

Plus de 655 millions de dollars ont été collectés auprès d’organismes privés, publics et caritatifs. C’est ainsi qu’on a pu mettre en place de nombreux projets de résilience urbaine. Il a aussi été partagé des solutions éprouvées pour faire face au stress hydrique ou à la fragilisation des infrastructures. D’un autre côté, ONU Habitat travaille avec des gouvernements locaux et leurs partenaires. L’objectif est d’améliorer la résilience des villes face aux conséquences des catastrophes anthropiques et naturelles. C’est une initiative comportant plusieurs volets dont un outil de Profilage de la Résilience Urbaine.

On suit une approche holistique centrée sur des personnes précises afin d’analyser une ville entière du point de vue de la résilience. Notons que le Centre de Résilience Urbaine met pour sa part à disposition des gouvernements un espace de connaissances. Il y a aussi un semble d’innovations et de bonnes pratiques dont il faut s’inspirer pour faire des adaptations dans des contextes spécifiques.

Prenons par exemple le cas de l’initiative Climate City qui aide pour sa part des villes à s’adapter au réchauffement climatique. Cette initiative est opérationnelle en Amérique du Nord et en France et permet d’anticiper des épisodes caniculaires, des pics de pollutions et autres catastrophes naturelles. Comme support, on a les « Climate birds », un réseau de ballons et de drones captifs qui volent autour des villes pour collecter des données locales.

La résilience et la loi

En France, le concept de résilience va bientôt faire partie des textes officiels, on se rappelle que l’Assemblée nationale a adopté le 4 mai, en première lecture, un projet de loi Climat et résilience. C’est un texte inspiré des propositions des 150 citoyens tirés au sort de la Convention citoyenne pour le climat.